L’objectif

Lors de la mission d’évaluation, nous avons discuté avec les instituteurs des villages dépendant de Fogoba et voici la situation qu’ils nous ont décrite :

La commune de Fogoba regroupe 12 villages dans un périmètre de 17 km alentour. Grâce au travail de l’équipe de Philippe Souquière et de PHI Berry, il existe aujourd’hui une école primaire constituée de 6 classes à Fogoba. Actuellement, les enfants des 12 villages se rendent tous à l’école de Fogoba.

Les enfants maliens commencent l’école (enseignement fondamental de premier cycle) dès l’âge de 7 ans. Cela signifie donc que certains de ces enfants doivent parcourir 17 km à pied chaque matin et chaque soir pour se rendre à l’école ; soit 4 heures de marche par jour. Mais ce n’est pas tout, cet enfant part à travers la brousse à 6 heures du matin, un épi de maïs à la main en guise de petit-déjeuner, en espérant ne pas croiser la route d’un serpent ou tout autre animal présentant une menace.

Une telle situation paraissant inconcevable non seulement aux membres de l’équipe de PHI mais, avant tout aux parents et aux instituteurs de ces enfants, les membres du conseil des villages nous ont demandé la chose suivante :

Construire une classe de CP-CE1 pour les enfants des 3 villages les plus éloignés de Fogoba afin qu’ils aient un âge un peu plus avancé lorsqu’ils devront rejoindre l’école de Fogoba.

salle de classe Suite à cette demande, l’équipe de Solidarité à Travers les Frontières a décidé de prendre ce projet en charge et s’est engagée à construire une classe de CP-CE1, en commençant par le village le plus éloigné : KEMEBOUGOU.

En complément de l’aide apportée, le gouvernement malien s’engage à fournir les tables et à affecter un instituteur pour que la classe soit opérationnelle dès la rentrée 2009. Il en a déjà été ainsi pour les six classes construites à Fogoba par PHI.

La construction d’une classe dans un village très éloigné de Fogoba permettra :

  1. De scolariser de nouveaux enfants qui ne se rendaient pas à l’école, celle-ci se trouvant trop loin.
  2. D’alléger l’effectif des classes de CP et de CE1 de Fogoba.

En revanche, nous avons soulevé la question de ces nouveaux élèves qui, une fois leur CP-CE1 achevé, viendront à Fogoba pour la suite de leur éducation ; car, s’il est vrai que la construction de cette classe déchargera les classes de CP et de CE1 de Fogoba, elle risque en revanche d’apporter ultérieurement de nouveaux élèves aux classes suivantes. Les instituteurs nous ont répondu que l’école de Fogoba avait la capacité d’accueillir ces enfants supplémentaires dans les classes et d’assurer le repas du midi à la cantine. Pour cela, recevra une aide alimentaire plus conséquente de PHI Berry.

Au Mali, les classes sont organisées de la manière suivante : elles accueillent environ 70 enfants le matin et autant l’après-midi, ce qui fait environ 140 à 150 enfants par niveau. Dans la classe de CP-CE1 que nous allons construire, les journées seront divisées de la manière suivante : une demi-journée pour les CP et une demi-journée pour les CE1. Donc les enfants n’iront à l’école que la matin ou l’après-midi, ce qui leur permet de continuer à aider leur famille avec les travaux ménagers, notamment aller chercher de l’eau au puits, aider à la cuisine…

La construction d’une classe au Mali est assez simple : un entrepreneur fabrique des classes selon un modèle type : 4 murs et un toit. Notre équipe travaillera avec le même entrepreneur que PHI. La construction d’une classe coûte 10 000 € environ et s’effectue en deux mois.

Naissance de la mission Mali

Philippe Souquière Philippe SOUQUIERE, pharmacien dans le Cantal, se rend au Mali en 1993 dans le cadre d’un jumelage entre les villes de Bougouni et Aurillac. Sur place, il rencontre le chef du village de Fogoba qui l’invite à venir découvrir son village perdu au milieu de la brousse à 3 heures de piste de Bougouni.

Une action d’aide au niveau du dispensaire de Fogoba se met alors en place sous forme de fourniture en médicaments.

Philippe SOUQUIERE est atterré par le nombre d’enfants qui ne sont pas scolarisés, aucune structure n’existant dans le village. Il est convaincu que toute aide humanitaire n’est efficace sur le long terme que si l’on prend en compte la question de l’éducation.

Il décide donc avec son équipe de P.S.F Cantal de fonder une école primaire. Les trois premières classes sont construites entre 1995 et 2000.

A ce moment là, Philippe SOUQUIERE, atteint par une grave maladie, et peu secondé dans son association, se rapproche de P.H.I Berry afin que la mission se poursuive. Malgré le décès de Philippe en juillet 2005, celle-ci est maintenue.

Les actions sont menés :

1. Dans le domaine de la santé :

  • 1995 – 2008 : Fournitures de médicaments
  • 2004 : Réhabilitation du dispensaire
  • 2008 : Construction de la maternité

2. Dans le domaine de l’éducation :

  • 1999 – 2008 : Construction d’une école primaire complète ( 6 classes – 850 enfants scolarisés dont certains viennent de très loin)
  • Depuis 2006 : Mise en place de formation à l’hygiène et à la santé à l’école par l’infirmier
  • Et mise en place de cours d’alphabétisation pour les femmes du village

3. Dans le domaine nutrition/hygiène :

  • Depuis 1998 : financement d’une cantine scolaire et fourniture des denrées essentielles (70 enfants nourris chaque jour)
  • 2005 : Création de potagers scolaires pour apprendre la culture des légumes
  • 2007 : Forage de 2 puits en grande profondeur apportant de l’eau potable toute l’année

Les origines

Ayant pour la plupart d’entre nous fréquenté le lycée Jean Moulin de Saint Amand-Montrond, c’est par le biais de cet établissement que nous nous sommes connus. Le groupe s’est agrandi et a évolué au fur et à mesure que frères, sœurs et amis intéressés par le projet ont intégré et renforcé l’équipe d’origine. Aujourd’hui, notre groupe est composé de 14 jeunes âgés de 16 à 28 ans.

Nous avions découvert l’ONG « Pharmaciens Sans Frontières », aujourd’hui nommée « Pharmacie Humanitaire Internationale » par l’entremise de Karine et Laure Berthon, filles du président de la section Berry de l’association.

image

Notre projet a beaucoup évolué depuis sa création en Août 2003.

Au début nous nous retrouvions quelques week-end par mois au centre de Saint Amand-Montrond afin de trier les médicaments non utilisés collectés via Cyclamed qui allaient être acheminés en Roumanie et Pologne par les convois de l’association.

Notre engagement se révélant de plus en plus important, nous avons ainsi décidé de financer l’acheminement du matériel médical que l’association ne pouvait amener lors des deux convois d’Avril et Octobre de chaque année pour la Roumanie.

La condition sine qua non à la réalisation d’un tel projet était de nous auto-gérer. C’est ainsi qu’est apparue Solidarité à Travers les Frontières.

De 2004 à 2008, nous avons de fait mener à bien cinq convois, distribuant chaque fois plus de cinq tonnes de matériel médical et scolaire dans la région de Bacau en Roumanie.

image Aujourd’hui, notre engagement suit l’évolution de PHI. Les pays de l’est faisant maintenant parti de l’Europe, l’aide que nous apportions n’est plus une nécessité.

En janvier 2008 Laure a réalisé une mission d’évaluation avec une équipe de PHI au Mali. Et au vu des besoins se faisant sentir là-bas, Solidarité à Travers les Frontières a décidé de porter à présent son action sur ce pays.

Archives du blog

Contributeurs